Ode à la nuit
Bibliographie et références
Poèmes païens Alvaro do Campos
Dois Excertos de Odes (Fins de duas odes, naturalmente)
Vem, Noite antiquíssima e idêntica
30-6-1914
C'est l'histoire d'une personne qui se promène et qui est pris par la nuit qui l'enrobe. Une Nuit sans fin et intemporelle qui envoûte. Une Personne qui se laisse happer par les sensations enracinées dans les abîmes de son histoire. Cette promenade est une conti-nuité. Son histoire qui continue.
Álvaro de Campos
I - Vem, Noite antiquíssima e idêntica,
Vem, Noite antiquíssima e idêntica,
Noite Rainha nascida destronada,
Noite igual por dentro ao silêncio. Noite
Com as estrelas lantejoulas rápidas
No teu vestido franjado de Infinito.
Vem, vagamente,
Vem, levemente,
Vem sozinha, solene, com as mãos caídas
Ao teu lado, vem
...
Nossa Senhora
Das coisas impossíveis que procuramos em vão,
Dos sonhos que vêm ter connosco ao crepúsculo, à janela.
Dos propósitos que nos acariciam
Nos grandes terraços dos hotéis cosmopolitas
Ao som europeu das músicas e das vozes longe e perto.
E que doem por sabermos que nunca os realizaremos...
Vem, e embala-nos,
Vem e afaga-nos.
Beija-nos silenciosamente na fronte,
Tão levemente na fronte que não saibamos que nos beijam
Senão por uma diferença na alma.
E um vago soluço partindo melodiosamente
Do antiquíssimo de nós
Onde têm raiz todas essas árvores de maravilha
Cujos frutos são os sonhos que afagamos e amamos
Porque os sabemos fora de relação com o que há na vida.
...
En voici ma traduction :
I - Viens, nuit séculaire et récurrente
Viens, vieille et identique nuit,
Nuit née Reine détrônée
Nuit égale dans le silence. Nuit
Etoilée aux paillettes qui scintillent
Dans ta robe qui frange à l’infini.
Viens, vaguement,
Venez, légèrement,
Viens seule, solennel, les mains tombées
À côté de toi, viens
...
Notre Dame
Des choses impossibles que nous recherchons en vain,
Des rêves qui nous viennent au crépuscule, à la fenêtre.
Des intentions qui nous caressent
Sur les grandes terrasses des hôtels cosmopolites
Au son des musiques européennes et des voix lointaines et proches.
Et ça fait mal parce que nous savons que nous ne les accomplirons jamais ...
Viens nous envelopper,
Viens nous caresser.
Embrasse-nous silencieusement sur le front,
Si légèrement sur le front que nous ne sentons pas ce baiser
Mais qu’il laisse une différence dans l’âme
Et un vague sursaut partant mélodieusement
Du plus profond de nous
Où racinent tous ces arbres d'émerveillement
Dont les fruits sont les rêves que nous câlinons et aimons
Parce que nous les connaissons déconnectés de ce qui est dans la vie.
...
J'ai sélectionné la 1ère partie du texte original.
Description détaillée de l'oeuvre
Racontez ici l'histoire de cette œuvre...
C'est une peinture sur la conti-nuité de soi. Une histoire simple qui fait écho à toutes les sensations que l'on perçoit et toutes les images qui défilent dans sa tête quand on se balade la nuit. Une histoire qui puise ses racines au plus profond de la nuit et au plus profond de soi.
Ici, je fais référence au texte de Fernando Pessoa car toutes les images qu'il renvoi sont mes lieux familiers à Lisbonne.
Mon atelier était à Graça et je descendais en passant par le Panthéon jusqu'à la rive du Tage. Les bruits, les odeurs, l'ambiance des contrastes des couleurs et celle de la nuit qui enveloppe les petites rues sinueuses de l'Alfama sont propices aux errements de l’âme.
Quand j'ai découvert ce texte, je vivais dans ce texte. J'ai établi une correspondance entre la vie de l'auteur et la mienne. Je voudrais que le spectateur établisse à travers sa propre histoire un chemin dans la conti-nuité et s’approprie l’image que je propose.
J’ai mis des éléments incontournables dans une géométrie construite sur plusieurs lignes d’horizon pour accentuer la balade qui descend de Graça au Tage :
1. Le panthéon, lumineux et blanc, irradie sur toute la ville comme la nuit qui s’étend à l’infini. L’histoire continue en dehors de la toile. Le symbole du panthéon blanc à l’extérieur et sombre comme la nuit à l’intérieur, parce qu’il recueille les tombes de personnes dont l’histoire est perpétuelle. C’est la mort. Une vie perpétuelle.
2. La lune pleine, fixée sur une horizontale imposant le dôme, la tête de la mère, le cercle lune. En-dessous la lune l’étirement de la nuit symbolise le dessus du Tage. La tête de Pessoa adolescent est au centre. La lueur est dans l’axe de Pessoa enfant et marque une horizontale aux pieds de Pessoa adolescent. Un jeu géométrique pour matérialiser le sol à travers la lueur de la lune, la lueur du jeu de la vie. La lune est pleine, car c’est ainsi qu’on se la représente enfant ou pour tous ses symboles autour des peurs, des ténèbres, des civilisations et de l’astrologie…
3. La profusion de maisons empilées aux couleurs qui sont la vie, les sons, les rythmes : l’Alfama qui est le quartier de plus ancien de Lisbonne et où l’histoire de ce pays puise ses racines. Toute cette vie qui remonte du dessous cette surface où se trame l'Histoire.
4. Les racines qui tiennent la ville, la vie, l’histoire et qui donnent la conti-nuité des générations. Comme moi je puise mes racines portugaises avec ma mère.
5. La mère, j’ai mis la mienne assise sur les racines.. Celle de Pessoa a eu une forte présence dans sa vie d’homme. La mère ne regarde pas l’enfant, elle regarde le spectateur les mains jointes machinalement. Elle est postée fermement face au spectateur. L'expression de son visage serait-elle masquée?
6. Fernando Pessoa, ou moi, ou le spectateur, enfant et adolescent. L’adolescent regarde la mère et l’enfant qu’il a été. L’enfant est dans sa bulle insouciant. Il joue avec une bobine… Il tire le lien du cordon ombilical formé par la racine qui mène à la terre comme à la mère.
J’ai peint la nuit sans le noir. La profondeur, des couleurs qui font l’image, fait la nuit. Même si la nuit a sa part sombre j’ai voulu laisser une part d’espoir, une note positive à toutes les histoires qui peuvent se dérouler mentalement, dans l’esprit du spectateur, à travers le cheminement que je propose.
J’ai voulu conserver le monde flottant entre l’œuvre et le spectateur qui s’inscrit dans ma démarche artistique.
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À L'Atelier ARTE HOUSE de Graça - Lisboa - 2014
BRIGITTE MORILLON
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