J'ai ôté mon masque
Bibliographie et références
Poesias de Álvaro de Campos.
Depus a máscara e vi-me ao espelho.
18-8-1934
arquivopessoa/textos/263
C'est l'histoire d'un adulte qui laisse tomber le masque. Il se regarde dans le miroir et revoit l'enfant qu'il a été. Cette peinture interroge sur la vie parcourue.
Álvaro de Campos
Depus a máscara e vi-me ao espelho. —
Depus a máscara e vi-me ao espelho. —
Era a criança de há quantos anos.
Não tinha mudado nada...
É essa a vantagem de saber tirar a máscara.
É-se sempre a criança,
O passado que foi
A criança.
Depus a máscara e tornei a pô-la.
Assim é melhor,
Assim sou a máscara.
E volto à personalidade como a um terminus de linha.
En voici ma traduction :
J’ai ôté le masque.
J’ai déposé le masque et je me suis vue dans le miroir
C’était l’enfant d’il y a combien d’année…
Il n’avait pas du tout changé
C’est là l’avantage d’avoir retiré le masque.
On est toujours l’enfant,
l’enfant qui fit
le passé.
J’ai ôté mon masque et, je l’ai remis
C’est mieux
Ainsi je suis le masque.
Et je reviens à moi-même comme au terminus d’un cheminement.
©Février 2014 BAM
Description détaillée de l'oeuvre
Racontez ici l'histoire de cette œuvre...
C'est une peinture sur la vie, le temps qui passe. Cette peinture interroge sur la vie parcourue. Le regard que l’on peut poser sur soi à un moment précis de sa vie où un élément déclencheur amorce cette prise de conscience.
J’ai sélectionné ce texte dès le début en 2007 au moment où j’ai changé radicalement de vie. Période où je m’interrogeais sur le chemin parcouru et dans quelle direction j’allais choisir de continuer les priorités auxquelles j’aspirais.
Comme la cinquantaine de textes sélectionnées, je l’ai laissé là, avec juste un post-it et quelques croquis rapides, pour marquer qu’il aurait sa place dans le « Projet Pessoa » le moment venu.
En 2014 j’ai appris que j’allais devenir grand-mère pour la première fois. Entre choc et bonheur j’acceptais l’événement en une période compliquée pour moi. A la naissance de Maël, quand je vis ce petit être, le texte de Fernando Pessoa m’est revenu et ce fut évidant.
Cette image est passée par plusieurs phases pour aboutir à mettre l’enfant tel qu’il est aujourd’hui. Je me suis mis énormément de pression. Je ne voulais pas ce cette œuvre soit une photo de famille. Donc j’ai tout chamboulé. Ma ténacité a fait que j’ai voulu aller au bout.
C'est difficile de peindre quand on est perturbé par le sujet.
J’ai besoin de construire mon travail et que la construction contribue au sens que je veux donner au propos.
Aussi j’ai créé un cercle comme une scène. Au centre l’enfant joue. Cette rondeur est cassée par le miroir qui fait face au spectateur et face à l’enfant. Le miroir et le cercle sortent du tableau, l’histoire se continue.
Les éléments paraissent suspendus, les ombres violettes marquent le sol.
La pelle est placée à l’horizontale et donne l’axe du masque tombé au sol et est posé. Cette horizontale est l’appui de l’ensemble de la composition.
Deux zones verticales découpent l’ensemble.
A gauche : le miroir/masque dans une partie sombre
A droite : l’enfant et ses jouets qui est dans son monde, dans une partie claire et lumineuse.
L’enfant dans le miroir c’est moi, petite.
Deux générations se confrontent sur cette image. Le temps parcouru est palpable.
Le masque est un objet ancrage et interrogeant.
Le spectateur est ainsi invité à se pencher sur sa vie.
BRIGITTE MORILLON
LYON - France - Mobile : +33 660 157 927 - WhatsApp | Lisboa – Portugal - Telemóvel : +351 912 95 38 86 | brigitte-morillon.com | art-morillon.fr
Le concept, les textes et les images du site appartiennent à Brigitte Morillon
Ils sont soumis au droit d'auteur et sont protégés dans tous pays
La reproduction est interdite
Déduction fiscale pour l'achat d'œuvres d'art (France)
Société d’auteurs : SAIF 7052
France : EI - 322841305 R.C.S. LYON [ Portugal : NIF 268477337
Copyright ©2006-2020 BAM | Conditions générales | Politique de confidentialité.
Réalisation : Bleu Mandarine Créations