Sonnet VIII – poème en anglais
“How many masks wear we”
“Combien de masques portons-nous”
“Combien de masques portons-nous”
Sonnet VIII – poème en anglais de Fernando Pessoa
Titre : “Combien de masques portons-nous”
[“How many masks wear we”]
Oeuvre sur papier Fabriano 200gr
Format 185 X 155 cm
Transport : roulé dans tube pvc ou carton.
Pessoa a la singularité d'être simultanément un écrivain anglophone. Approximativement un dixième de sa production est anglaise, nonobstant l'apport qualitatif de cette production à la littérature. Élevé à Durban, capitale du Natal britannique, brillantissime diplômé de l'université du Cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud, c'est en tant que dramaturge shakespearien qu'il y commence en 1904 le métier d'écrivain et en tant que poète anglais qu'il le poursuit jusqu'en 1921 dans sa Lisbonne natale.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernando_Pessoa#Poésie_anglaise
VIII.
How many masks wear we, and undermasks,
Upon our countenance of soul, and when,
If for self-sport the soul, itself unmasks,
Knows it the last mask off and the face plain ?
The true mask feels no inside to the mask
But looks out of the mask by co-masked eyes.
Whatever consciousness begins the task
The task’s accepted use to sleepness ties.
Like a child frighted by its mirrored faces,
Our souls, that children are, being thought-losing,
Foist otherness upon their seen grimaces
And get a whole world on their forgot causing;
And, when a thought would unmask our soul’s masking,
Itself goes not unmasked to the unmasking.
VIII.
Combien de masques portons-nous, et de masques sous le masque,
Sur le visage de notre âme, et quand
Si pour son propre amusement l’âme se démasque elle-même,
Sait-elle que lorsque que le dernier masque tombe, son visage est dénudé ?
Le vrai masque ne sent rien à l'intérieur du masque
Mais regarde au-delà du masque avec des yeux aussi masqués.
Peu importe où l’esprit s’aventure
Il est familier des liens somnolents.
Comme un enfant effrayé par son visage dans le miroir,
Nos âmes, qui sont des enfants, demeurent perdues dans nos pensées, ,
Elles dissimulent les apparences sous le jeu des grimaces.
Et imposent aux yeux du monde une face tronquée.
Et, quand une pensée viendrait démasquer notre âme se masquant,
Elle-même irait démasquée sans ôter son masque.
©Traduction Brigitte Alliot Morillon – 13 avril 2015.
Ce dessin-peinture va s'intégrer dans toute une scénographie où nous allons découvrir les 4 hétéronymes principaux de Pessoa qui ont des personnalités complètement différentes. L’idée 1ère c'est que le cinquième hétéronyme c'est moi. Je joue avec L’auteur parce qu’à force de m'imprégner de l’œuvre, j'ai l'impression d'être un double, d'être un autre, d'être un autre hétéronyme de Pessoa.
Fernando Pessoa a beaucoup écrit sur les masques.
Est-ce que c'est l'âme qui regarde ou est-ce que c'est le masque qui regarde ? C'est un travail sur les apparences, sur ce que l'on voit, comment on écrit les choses que l'on voit, comment on est l'interprète, comment on est vu, comment on se donne à regarder, comme on se cache derrière le masque, comment on se cache derrière les apparences, comment on est toujours le petit enfant que nous avons été … Et ce sont les masques de la vie qui nous ont construit, qui font que nous devenons une identité propre ; un hétéronyme et que nous devenons une personne aux yeux de l’autre.
Description de l’œuvre.
Le travail que je propose est réalisé sur une feuille flottante de 185 cm de haut sur 155. C’est un dessin-peinture.
La technique
J’ai choisi de faire cette proposition sur papier flottant pour aller dans le sens du sujet. D’abord dessiné avec précision au crayon, puis aquarellé et peint à l’acrylique en gardant l’aspect mat pour pouvoir retravailler au crayon ensuite. Le but est de conserver l’aspect « dessin » à la peinture. En jouant sur des parties très achevée et d'autre plus brute. Ceci pour renforcer le sens du propos.
La construction
La composition est très étudiée tant par les lignes que par les couleurs.
Il y a trois verticalités flottantes sur un fond séparé en deux masses horizontales.
Le fond séparé par une ligne horizontale quasiment au centre de l’œuvre.
La ligne centrale étant la ligne des genoux des personnages pour renforcer l'effet flottement.
La partie haute est en couleurs froides et aériennes pour effacer les limites.
A partie basse est en couleurs chaudes avec des éléments qui cloisonnent pour mettre au même plan les personnages.
Il y a trois verticales composées de deux grands personnages principaux statiques avec deux petits personnages en mouvement et un autre personnage principal au centre, statique aussi, qui a deux éléments, de part et d’autre, dans sa verticale : un crâne et un oiseau.
L'ensemble des personnages est en lévitation. Je voulais donner l’impression de flottement intemporel.
Seul le personnage central repose les pieds sur le crâne qui lui est aussi en flottement.
Pas d’ombres pour donner l'aspect de l'instant figé.
L’ensemble est « au-dessus » d’un cercle lui-même en flottement. Ce cercle est pour signifier la scène, le reste du propos sort du tableau. J’ai voulu les éléments sans lignes de perspective comme collés en opposition les uns par rapport aux autres.
Je joue sur les contrastes de couleurs complémentaires et de quantité pour rattraper les plans et mettre tous ces éléments au même niveau.
La symbolique.
Chaque personnage c’est moi le 5ème hétéronyme.
1- A gauche : « Combien de masques portons-nous, et de masques sous le masque »
2- Au centre : « Sait-elle que lorsque que le dernier masque tombe, son visage est dénudé ? »
3- A droite : « Mais regarde au-delà du masque avec des yeux aussi masqués. »
J’ai mis des femmes asexuées : ce n’est pas le propos. Je veux montrer l’âme pas l’apparence du personnage. C’est le personnage qui choisit ce qu’il montre.
1- Elle a une jupe comme un rocher ancrer dans l’espace. Deux bras comme la balance de la justice avec deux masques : joie et tristesse en deux couleurs complémentaires. Le Négatif en rouge comme la colère, la passion ou l’interdit ; Le Positif en vert comme le bien-être, la nature, l’autorisation… Ses épaules et son corps sont fermées dans un fond sombre et bleu. Les masques sortent à moitié de cet « étau ». Elle porte un masque blanc : le vrai ou le faux, se cacher sans donner d’indices narratif ou d’émotion, la neutralité.
2- Elle est dénudée, elle a laissé tomber le masque. Les yeux fixent le spectateur. Je montre les bras et le visage. Le corps c’est le fond du papier. Je voulais la montrer dans la masse du papier. Juste une description par le trait. Elle tient dans ses mains un masque – miroir. Regarde-t-elle son vrai visage ou l’envers du masque ? Le masque est une poupée. La poupée est « son autre » ou « l’autre » pour la petite fille qui est dans son âme.
Ses pieds reposent sur le crâne qui rit. Il symbolise la mort avec son masque qui se joue de la vie.
Au-dessus d’elle il y a l’oiseau bleu dans un halot de lumière. Comme dans l’imagerie du Moyen âge.
L'oiseau bleu symbolise la vérité qui est céleste.
3- Elle se distancie de son corps. Est-ce que le corps n'est qu'une représentation, une structure habitable de l’âme ? J’ai voulu montrer un mannequin pour l’apparence d’un personnage anonyme et je l'ai enfermé comme dans une vitrine, pour la représentation, avec une lumière derrière. Parce que derrière on sent qu'il y a la vie ou quelque chose qui peut voir. La structure anguleuse qui épouse le mannequin est un masque qui masque ou se masque. Au-dessus, dans la masse du fond des vrais yeux regardent comme s’ils étaient masqués. Y a-t-il un voyeur derrière le masque ?
Les enfants représentent l'humanité dans son état d'innocence et l’enfant qui est toujours en nous.
Période d’insouciance ou le masque était le visage de la poupée. Les jeux de rôles et de mimétisme qui ont appris à la petite fille à construire ses masques. « Nos âmes, qui sont des enfants, demeurent perdues dans nos pensées, Elles dissimulent les apparences sous le jeu des grimaces. »
J’ai voulu que les personnages non masqués soient traités graphiquement avec plus de précision pour renforcer cette notion de réel.
Titre de l'oeuvre : Combien de masques portons-nous?
Année : 2018 - 2019
Technique : Technique Mixte sur papier Fabriano 200gr
Format
Largeur : 155 cm. / Hauteur : 185 cm.
Profondeur : - cm
BRIGITTE MORILLON
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